Des repas en musique à la ferme

« En 2012, je me suis installé en hors cadre familial sur une exploitation de 80 ha avec des vaches aubracs dont l’éleveur, sans successeur, ne voulait pas qu’elle serve à un agrandissement. Je tiens cette vocation d’éleveur de mes grands-parents », explique posément Thomas Gras, qui gère aujourd’hui à Cézens dans le Cantal une structure de 150 ha, dont 40 ha d’estives. Ses 70 mères aubracs inscrites sont conduites en vêlages d’hiver avec 100 % de monte naturelle. Les produits, dont 10 % sont issus d’un croisement en charolais depuis 2017, sont vendus en broutards et en génisses pour la reproduction. Des vaches sont également finies en label Bœuf fermier d’Aubrac.

« Animés d’une double volonté de valoriser nos productions en direct et de faire découvrir notre métier et ses valeurs, nous avons envisagé d’ouvrir une ferme-auberge, précise Thomas, soutenu et efficacement aidé par son épouse Élodie, infirmière à l’hôpital de Saint-Flour. Ne l’ayant pas encore trouvée, nous vendons aujourd’hui de la viande bovine et porcine transformée dans notre magasin, sur des marchés ponctuels et lors de repas organisés à la ferme. »

Une gamme variée

Les vaches et les porcs sont abattus à Neussargues et les carcasses transformées au lycée agricole de Saint-Flour. « Cet atelier de transformation et les personnes qui l’animent sont une chance pour notre petite région, souligne le couple, qui participe aux différentes préparations. Notre gamme est volontairement variée avec différents pâtés, boudins, saucisses, plats cuisinés en bocaux… La viande est découpée de main de maître. Les salaisons sont également de qualité. »

Un essai concluant conduit également à une gamme originale de produits cosmétiques à base de lait de vache aubrac et différentes fleurs de la région. « Nous aimons innover. Ce n’est qu’un début ! », sourient Thomas et Élodie, qui ont ouvert un magasin à la ferme. Ils vendent aussi sur deux fêtes estivales locales et quatre marchés de Noël.

Des soirées pour « guincher »

L’idée d’organiser des repas à la ferme avec musique à l’appui était bien ancrée dans l’esprit du couple de quadragénaires, soutenus par leurs trois enfants et leurs grands-parents. Le 17 juin 2022 marque le début d’une aventure réussie. 150 personnes mangent, chantent et dansent à la ferme du Graillou, où une terrasse en bois est construite en extérieur à cet effet devant les bâtiments d’élevage. « Nous voulons bien faire les choses, la vaisselle est en verre, la présentation soignée. Nous avons investi dans un brasero et un food-truck pour cuisiner, sans oublier une poêle géante pour la truffade ! » Les groupes de musique sont variés au fil de l’été comme en témoigne la programmation de 2025 avec un groupe de rock le 21 juin, du cabaret le 19 juillet et du French cancan le 8 août.

Après avoir suivi une formation sur l’hygiène alimentaire et le débit d’alcool, Thomas Gras s’est formé à l’utilisation des réseaux sociaux et à la réalisation de belles photos pour mieux savoir communiquer. « Nous aimons recevoir et parler de notre pays et du métier d’éleveur. C’est indispensable car l’engagement auprès de nos visiteurs et la charge de travail restent conséquents. Mais nous avons aujourd’hui l’immense satisfaction d’aller au bout de nos produits avec un lien direct avec le consommateur. Nous rencontrons des gens de tout horizon, de tout âge et de tout profil socioprofessionnel. C’est une richesse pour nous et nos enfants. » L’exploitation est référencée au réseau Bienvenue à la ferme et France Passion (camping-car à la ferme).